Edito mai 2012 : Dark Shadows, quelles attentes, quelles réponses ?

Voilà trois jours que Dark Shadows, le dernier-né de Tim Burton, sévit sur les toiles Françaises.

Les mésaventures du vampire Barnabas et de la famille Collins peuvent maintenant régaler les attentes les plus fiévreuses des cinéphiles, qui n’ont aucun scrupule à aller remplir les salles de constant sang frais pour porter le film au sommet (sans surprise meilleur démarrage de la semaine). Toutefois, bien que la projection d’un nouveau Burton constitue une véritable expérience en soi (ce n’est certainement pas nous qui irons dire le contraire), Dark Shadows comble-t-il vraiment les dites attentes, en particulier celles des fans du réalisateur, à qui Alice Au Pays des Merveilles avait laissé un goût d’amère déception ?

En effet, la trop grande artificialité d’Alice avait laissé sur la carreau beaucoup d’admirateurs aussi bien thématiques que graphiques du réalisateur, ne retrouvant ni la magie propre au livre de Lewis Carrol, ni la poésie et la douce insolence macabre si prisée par Burton. Un produit lisse, accessible et dépourvu d’une âme anti-conventionelle, gavé d’autoréférence et trop manichéen, que les fans veulent aujourd’hui encore tenter de considérer comme une erreur de parcours, misant une myriade d’espoirs dans la nouvelle folie qu’est Dark Shadows, annoncée depuis plusieurs années déjà.

Le constat est, à l’heure qu’il est, plutôt mitigé. Bien qu’il semble, à en lire la presse, que les impressions soient majoritairement bonnes. Le spectacle que nous offre Dark Shadows, adaptation d’un soap* gothique des années soixante (inédit chez nous), est très divertissant et fait la part belle à l’humour aussi bien qu’au macabre, tout en proposant un visuel aussi bien morbide qu’intimiste saupoudré de couleurs pops, reflets de l’époque où se déroule le film.

Si le jeu d’acteur, les décors et le mélange des genres semblent remporter l’adhésion, il n’en est pas de même pour d’autres aspects, notamment le scénario (écrit par Seth Grahame Smith), pointé du doigt pour être trop incohérent et pour laisser la psychologie de nombreux personnages en suspens. Est soulevé aussi la trop grande importance de l’autoréférence (clins d’œil à d’autres films du réalisateur) et l’effacement partiel au montage de la bande originale de Danny Elfman au profit d’une bande son rassemblant des titres phares des années soixante-dix.

Notons également les avis relativement négatifs des fans de la série originale (donc essentiellement du public Américain, pour qui cette série constitue une œuvre culte), dont l’esprit original aurait été bien trop modifié.

Nous ne manquerons pas de vous livrer nos impressions les plus complètes dans une critique du film dès que faire se pourra, à savoir une fois que nous aurons exploré de fond en comble les pièces du manoir de Collinwood…

* Série diffusée quotidiennement et dont l’intrigue mêle habituellement drame et romance.

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