L’arlésienne Beetlejuice 2 toucherait-elle enfin à sa fin ?
C’est ce que semble confirmer le site Deadline dans son article du 9 mai 2023 en annonçant le casting et la date de sortie officielle du film, produit par Plan B, la société de production de Brad Pitt (qui avait, rappelons-le, déjà produit Charlie et la Chocolaterie).
Ainsi, la suite du film culte de Tim Burton sorti en 1988 est fixée en salles pour le 6 septembre 2024 . L’article confirme au passage le casting de Jenna Ortega (Mercredi), une rumeur persistante sur le net depuis plusieurs semaines. La comédienne y incarnera la fille de Lydia Deetz, jouée dans l’original par Winona Ryder qui devrait, elle aussi, rempiler pour ce deuxième opus trente ans plus tard tandis que Michael Keaton rendossera, fort logiquement, le costume rayé noir et blanc du bio-exorciste. Dans la foulée, l’acteur Justin Theroux (Inland Empire) a été confirmé dans un rôle tenu secret.
Quant à Tim Burton il semble, contre toutes attentes, finalement rattaché au projet au poste de réalisateur (rappelons pour mémoire que celui-ci semblait jusque là relativement fermé à la perspective de signer pour une suite de son film) mais rien n’est encore confirmé officiellement. Danny Elfman de son côté semble enjoué à l’idée de retourner dans l’univers musicale du bio-exorciste.
EDIT 12/05/2023: Catherine O’Hara a été confirmée pour reprendre son rôle de Delia Deetz alors que Monica Bellucci, la nouvelle muse de Tim Burton, sera l’épouse de Beetlejuice.
Alors que l’article signale que les premiers tours de manivelle de Beetlejuice 2 auront lieu dès cette semaine à Londres, indiquons toutefois qu’aucun scénariste n’a pour l’instant été annoncé, mais plusieurs sources semblent indiquer que le duo Alfred Gough et Miles Millar (la série Mercredi toujours) serait en charge de la rédaction du script.
En attendant davantage d’éclaircissements, relevons tout de même l’aspect quelque peu opportuniste du projet.
En effet, après des décennies de propositions de suites avortées à Beetlejuice (depuis le Beetlejuice Goes Hawaian, développé par Burton et Jonathan Gems au début des années 1990 jusqu’aux montures de scénarios rédigées par Seth Grahame-Smith dans les années 2010), cette séquelle se voit confirmée au croisement de plusieurs facteurs à priori déterminants pour Warner Bros et semblant tomber un peu trop à point nommé: la récente popularité de Jenna Ortega et de la série Mercredi chez Netflix poussent à croire que la jeune actrice s’embarque dans une certaine forme de catalogage en intégrant cet univers forcément jumeau avec celui de la série l’ayant récemment propulsée sous les feux de l’attention générale. De même, l’arrivée prochaine sur les écrans du film The Flash, (chez Warner également) dans lequel Michael Keaton reprendra son rôle culte de Bruce Wayne / Batman indique une volonté assez claire de surfer (avec excès) sur une vague de nostalgie bien à propos et très ciblée – une grande partie de la communication du film, et son merchandising annoncé, restent centrés sur l’homme chauve-souris avec qui tant de spectateurs ont grandi et qu’un récent sondage a couronné Batman favori du public sur le sol états-uniens.
Par ailleurs, il est fort probable que Tim Burton, dont les récents échecs au cinéma n’ont pourtant jamais entamé son immense popularité, aborde la suite de ce film si artisanal dans l’esprit avec une certaine volonté de modernité, avec tout l’apport des technologies modernes mises à sa disposition. Il reste donc assez difficile d’imaginer Beetlejuice 2 comme un nouvel hommage à l’expressionnisme allemand, mais comme un accès de folie visuelle en images de synthèse – un choix artistique ayant attiré au réalisateur une certaine dose de désamour de la part des critiques et de son public vis-à-vis de son travail récent.
Bref, pour qui reprochait à Tim Burton de faire du surplace artistique, Beetlejuice 2 ne s’annonce guère comme le projet adéquat à un renouveau encore et toujours fiévreusement espéré.
Nous reviendrons en détails sur les premières images et détails de scénario lorsque ceux-ci seront délivrés à la presse. En attendant…
Skake, shake, shake Senora !
