Dans le cadre de ses études au département animation du prestigieux California Institute of the Arts sponsorisé par Disney, Tim Burton réalise un grand nombre de petits films, de plus en plus élaborés. Certains essais d’animation ont été conservés comme King and Octopus, en 1978, qui mêle de manière assez nette le trait spécifique de Burton à des rondeurs venues tout droit des films de Walt Disney.
Essais de King and Octopus:
Stalk of the Celery Monster:
Mais c’est en 1979, à la fin de sa troisième année à Cal Arts que Burton réalise le film qui lui vaudra d’être embauché comme animateur chez Disney : Stalk of the Celery Monster. Ce petit film d’animation en noir et blanc et couleurs met en scène les sévices horribles d’un scientifique fou s’acharnant sur sa victime avec des machines toutes plus terrifiantes les unes que les autres. La référence aux films d’horreur de série B des années cinquante est assez claire et le personnage du scientifique fou est, par la suite, devenu récurrent dans la filmographie du réalisateur (Doctor of Doom, Vincent, The Nightmare Before Christmas, Mars Attacks !…). Cependant, par une pirouette scénaristique, le film se conclut sur un beau trait d’humour noir, le scientifique se révélant ne pas être en réalité ce qu’il paraissait.
Si le court-métrage est loin d’atteindre la puissance graphique et narrative d’un Vincent, par exemple, il n’en reste pas moins que la « patte » burtonienne est largement sensible, tant au niveau du thème traité que dans la réalisation. La force de la caricature des traits et des caractères et l’humour acide sont représentatifs d’un Tim Burton qui, comme cela deviendra son habitude, se construit entre influences fortes et univers personnel.
« Au fil des années, les films devinrent de plus en plus élaborés, il y avait du son, de la musique, même si ce n’était que pour accompagner quelques coups de crayons. Le dernier film que j’ai fait fut Stalk of the Celery Monster. C’était complètement stupide, mais j’ai quand même été pris. C’était une mauvaise année et j’ai eu de la chance parce qu’ils avaient vraiment besoin de monde. » (Burton on Burton, 2006, p.8)