Une nouvelle rubrique et une artiste en avant

Nous recevons souvent des œuvres envoyées par certains d’entre-vous qui veulent partager avec la communauté d’amateurs de Burton leur travail inspiré par le réalisateur. Nous avons décidé de mettre en avant ces œuvres et, chaque mois, de sélectionner un artiste pour partager sa production. Une nouvelle rubrique a été à cet effet créée : “Burton vous inspire“.

Nous inaugurons cette rubrique avec un très beau court-métrage en stop-motion : Danse, Oscar, de Solen Boursier chez Mok & Sol Production.

Danse, Oscar, est le premier court-métrage en stop-motion réalisé par Solen Boursier, diplômée de la section Cinéma d’Animation de l’IUP Arts Appliqués de Montauban. C’est un projet réalisé en collaboration avec le Conservatoire de Danse de Montauban.

L’originalité de ce film est d’avoir eu la brillante idée, dans une démarche de recherche artistique, de mêler stop-motion et danse. En effet, la stop-motion est l’art de l’immobile mis en mouvement tandis que la danse est l’art du mouvement même. Dès lors, la représentation de la danse par la stop-motion permet une étude de cette notion même de mouvement, entre naturel et artificiel.

Le film va à fond dans cette logique d’exploration : le fait d’utiliser une figurine de stop-motion presque nue permet de renforcer son artificialité, ainsi que celle du mouvement qui l’anime, créant ainsi un contraste fort avec le concept même de la danse. De même, le sujet même du film, la solitude et le mal-être, amènent à réfléchir sur le temps qui s’écoule, créant là encore un pont entre l’inanimé et l’animé.

Visuellement, Danse, Oscar est également très réussi. C’est à ce niveau que l’inspiration burtonienne est la plus visible, notamment au niveau de l’architecture. Mais est-on véritablement chez Burton ou plutôt dans l’une de ses inspirations majeures, l’expressionnisme allemand ? Cette seconde option semble, au regard de l’histoire qui nous est contée, plus pertinente. Néanmoins, difficile de ne pas penser à Edward aux Mains d’Argent à la vue de cet être artificiel et solitaire, enfermé dans sa cabane aux grandes fenêtres presque en ruine.

Le film est également truffé de belles trouvailles visuelles et techniques. Pensons ainsi à l’utilisation de papier froissé pour créer un ciel nuageux, à la fois efficace et immédiatement identifiable dans sa démarche artisanale. Cet aspect carton-pâte léché où l’évidence de l’effet spécial ne fait que renforcer la poésie du propos amène, là encore, à penser à ce qu’aimait faire Burton, par exemple dans Beetlejuice.

Vous l’aurez compris, Danse, Oscar est une belle réussite, surtout pour une première réalisation. Nous ne pouvons qu’encourager Solen Boursier à poursuivre dans son étude du mouvement en liant animation et danse car il s’agit d’une voie thématique foisonnante et pleine de défis narratifs et techniques.

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