affiche frankenweenie

 

1. Synopsis

Quand Sparky, le chien de Victor Frankenstein, est renversé par une voiture, Victor est complètement désespéré. Il retrouve l’espoir lorsque, à l’école, son professeur de biologie électrocute une grenouille morte pour la faire réagir…
Victor trouve là une manière idéale de ramener son chien à la vie. Mais quand ses parents et ses voisins aperçoivent Sparky-le-ressuscité, le jeune garçon doit les convaincre qu’en dépit des apparences, Sparky est resté le même chien.

Court-métrage :

2. Fiche Technique

  • Titre original : Frankenweenie
  • Titre français : Frankenweenie
  • Année : 1984
  • Date de sortie : Los Angeles : 14 décembre 1984 / ressortie États-Unis : 6 mars 1992 avec Blame It on the Bellboy
  • Durée : 29 minutes
  • Genre : Fantastique, comédie, famille
  • Réalisation : Tim Burton
  • Scénario : Leonard Ripps d’après une idée de Tim Burton
  • Musique : Michael Convertino, David Newman
  • Producteurs : Julie Hickson
  • Société de production : Disney
  • Directeur de la photographie : Thomas E. Ackerman
  • Direction artistique : John B. Mansbridge
  • Création des décors : Roger M. Shook
  • Montage : Ernest Milano
  • Casting : Joe Scully, Bill Shepard
  • Producteur associé : Rick Heinrichs
  • Pays d’origine : États-Unis
  • Langue : Anglais
  • Format : Noir et Blanc – 35 mm
  • Public : PG
  • Budget : 1 000 000 $
 

3. Casting

    • Susan Frankenstein : Shelley Duvall
    • Ben Frankenstein : Daniel Stern
    • Victor Frankenstein : Barret Oliver
    • Mr Chambers : Joseph Maher
    • Mrs Epstein : Roz Braverman
    • Mr Walsh : Paul Bartel
    • La fille de Mr Chambers : Domino (Sofia Coppola)
    • Franck Dale : Jason Hervey
    • Mike Anderson : Paul C. Scott
    • Sparky : Sparky
    • Mrs Curtis : Hellen Bell
 

4. Critique

Difficile de critiquer ce film lorsqu’on connaît les productions ultérieures de Burton…
Il faudrait l’avoir vu en temps et lieu pour avoir un avis objectif. Si, évidemment, ce court-métrage (29 minutes) ne laisse pas une emprunte aussi forte que certains de ses films (peut-être aussi du fait de sa courte durée), il n’empêche qu’il préfigure pas mal d’idées qui trouveront leur place plus tard dans ses films et propose, avec Vincent (court-métrage animé qu’il avait réalisé 2 ans plus tôt) un bon tour d’horizon de son univers personnel.

C’est également avec ce film que Burton a le plus cherché à faire rire son public. On y retrouve une bonne part de fantastique, un soupçon d’horreur et une grosse dose de comique et de critique.
Le film fait bien sûr référence à Frankenstein (nom de famille de Victor), monstre au grand cœur mal accepté par l’univers extérieur.
Le film est gorgé de références à l’histoire originale : Sparky est ranimé par contact avec la foudre ; son corps mutilé est grimé de cicatrices et comporte deux grosses vis métalliques à la hauteur de la nuque, etc.
Lorsqu’il se manifeste hors de la maison, les voisins prendront peur (« I heard they have a lion in there ! – I saw it ! It’s worst and bigger ! ») et finiront par le pourchasser.

L’apogée du film se déroule dans un terrain de minigolf où Sparky, affolé, et suivi de près par Victor, se réfugie dans un moulin constituant un décor du parcours. Un voisin tente de s’approcher d’eux mais met le feu aux pales avec son briquet.
Victor, inconscient, est tiré du mini moulin en flammes par son chien, avant que celui-ci soit écrasé sous les décombres fumants.
Les voisins, désolés et enfin compréhensifs, raniment alors le chien-sauveteur à la vie à l’aide des batteries de leurs voitures.

Nous avons donc ici une histoire pleine de clins d’oeil et un rebondissement final très ironique…

Le fait que l’histoire soit ancrée dans une époque contemporaine permet à Burton de faire des connexions plutôt marrantes avec l’histoire originale, comme lorsque les voisins poursuivent le chien : non pas avec des torches mais avec des lampes torches et des battes de baseball !
Idem pour cette fin très originale !

Victor vit dans un quartier probablement semblable à celui décrit par Burton dans son enfance à Burbank: des maisons bien rangées ; toutes pareilles ; que l’on retrouvera dans Nightmare Before Christmas (lorsque les quartiers sont survolés par le traîneau de Jack) ou, encore plus flagrant, dans Edward Scissorhands, quand tout le monde sort la voiture au même moment du garage pour partir au travail.

Les voisins sont très typés aussi : Rose, par exemple, est l’incarnation de la vieille voisine que l’on n’aime pas…

Avec sa robe à fleurs, elle fait penser à la tante de Vincent dans… Vincent, et passe son temps à ragoter et épier ses voisins, tout en arrosant sa pelouse.

La scène du moulin en feu sera « reprise » dans Sleepy Hollow, et le générique de Frankenweenie fait immanquablement penser à Nightmare Before Christmas, on croit même y reconnaître la niche-tombe du chien de Jack, Zero.

L’esthétique du film est également propre à Tim Burton, avec entre autres du carrelage en damier dans la maison, des spirales, éléments de Noël (rennes, peluche « a cat in the hat »,…), une forte présence de kitsch (à moins que ce ne soit la mode de l’époque ?) : peintures de fleurs, robes à fleurs, papier peint hideux, meubles aussi…

Il y a également quelques références au producteur, Disney, avec une tasse Donald Duck lorsque Victor prend son petit déjeuner, et un vélo avec un guidon Goofy.

Le film que l’on voit Victor projeter à ses parents juste après le générique, dans lequel Sparky est affublé d’ailes de ptérodactyle pourrait être une référence aux séries Z tournées par Edward Wood, considéré comme le plus mauvais réalisateur de tous les temps, à qui Burton rendra d’ailleurs un hommage quelques années plus tard dans son film Ed Wood. Notons aussi que la mère de Victor, occupée à ses tâches ménagères sans soupçonner les projets de son enfant pourrait également constituer une référence au Shining de Stanley Kubrik. C’est en plus la même actrice…
Pour l’anecdote, vous pouvez également apercevoir dans le film la jeune Sofia Coppola faisant ses débuts à l’écran !

Notons que Frankenweenie, d’abord destiné aux enfants, ne rentrera pas dans le moule Disney et sera placé aux oubliettes (il était ainsi quasi impossible de trouver une copie de ce court-métrage avant la diffusion télé de Canal+ puis l’édition du dvd collector de Nigthmare Before Christmas sur lequel il est disponible en bonus). Suite à toutes ces incompréhensions des studios, Burton finira par quitter la célèbre entreprise.

Nous avons donc affaire ici à un film réellement drôle, mais où l’on sourit plus qu’on ne rit. Il est rempli de bonnes trouvailles mais la trame principale n’est peut-être pas si originale (enfin, je dis ça moi, mais c’est quand même pas si mal !). Par contre il constitue un réel intérêt pour tout fan de Tim Burton, qui peut s’amuser à traquer la moindre trace de l’univers du réalisateur dans les images et dans les idées !

 

5. Anecdotes

Frankenweenie est le premier court-métrage en prises de vues réelles de Tim Burton. Il a adapté son propre court-métrage en long métrage d’animation en 2012, simplement appelé Frankenweenie.

Sparky, le chient de Victor apparaît en clin d’œil dans le manga Beck.

Comme Vincent, Frankenweenie est disponible dans les bonus du DVD/Blu-ray de The Nightmare Before Christmas.

La fille de Francis Ford Coppola fait sa première apparition au cinéma sous le pseudonyme de Domino dans Frankenweenie alors qu’elle est encore toute jeune.

On peut apercevoir une peluche de Cat in the Hat dans la chambre de Victor. C’est un clin d’œil au personnage créé par le Dr Seuss dont Burton est fan et s’inspire souvent.

À l’occasion de la sortie au cinéma en 2012 du long-métrage Frankenweenie, une exposition itinérante a fait le tour du monde (France, Royaume-Uni, Japon, Mexique, Canada, Etats-Unis…) en présentant des croquis, des marionnettes et des décors du film. On peut également y voir les croquis originaux de Burton pour le premier court-métrage.

 

6. Nominations & Récompenses

    • Academy of Science Fiction, Fantasy & Horror Films 1993 : Meilleure sortie vidéo (film de genre)