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1. Synopsis

New York 1799. Ichabod Crane, enquêteur de la brigade criminelle, tente d’imposer tant bien que mal de nouvelles méthodes d’investigations scientifiques au sein de la police. Afin de lui permettre de les expérimenter, il est envoyé dans un petit village de campagne du nom de Sleepy Hollow pour y enquêter sur une série de meurtres par décapitation. Dans cette bourgade brumeuse et solitaire, les habitants sont persuadés que les meurtres sont l’œuvre du Cavalier Sans Tête, fantôme hantant la région depuis deux décennies.
D’abord sceptique, Ichabod Crane va voir son assurance flancher après avoir constater que le Cavalier Sans Tête est bien réel et qu’une terrible machination entoure ses meurtres.

Bande-annonce :

2. Fiche Technique

  • Titre original : Sleepy Hollow
  • Titre français : Sleepy Hollow : La Légende du Cavalier Sans Tête
  • Année : 1999
  • Date de sortie : 19 novembre 1999 (USA), 9 février 2000 (France)
  • Durée : 105 minutes
  • Genre : Fantastique, épouvante-horreur, thriller
  • Réalisation : Tim Burton
  • Scénario : Kevin Yagher et Andrew Kevin Walker
  • Basé sur : la nouvelle de Washington Irving
  • Musique : Danny Elfman
  • Producteurs : Scott Rudin, Adam Schroeder
  • Société de production : Paramount Pictures
  • Société de distribution : Paramount Pictures (USA), Pathé Distribution (France)
  • Directeur de la photographie : Emmanuel Lubezki
  • Direction artistique : Ken Court, John Dexter & Andy Nicholson
  • Création des décors : Rick Heinrichs
  • Décorateur de plateau : Peter Young
  • Costumes : Colleen Atwood
  • Montage : Chris Lebenzon & Joel Negron
  • Casting : Susie Figgis, Ilene Starger
  • Co-producteurs : Kevin Yagher & Andrew Kevin Walker
  • Producteur associé : Mark Roybal
  • Producteurs exécutifs : Francis Ford Coppola & Larry J. Franco
  • Lieux de tournage : Hertfordshire, Londres, Oxfordshire, Surrey (Angleterre)
  • Pays d’origine : États-Unis & Royaume-uni
  • Langue : Anglais
  • Format : couleurs – Panavision, 35 mm, 1,85:1 (couleurs, son DTS et Dolby numérique)
  • Public : R
  • Budget : 70 000 000 $
  • Recettes : USA – 101 068 340 $ / France – 2 548 961 entrées
 

3. Casting

  • Ichabod Crane : Johnny Depp
  • Katrina Van Tassel : Christina Ricci
  • Lady Mary Van Tassel / la sorcière des bois :  Miranda Richardson
  • Baltus Van Tassel : Michael Gambon
  • Le « Cavalier sans tête » : Christopher Walken
  • Le « Cavalier sans tête » (cascades et scène de combats) : Ray Park
  • Le jeune Masbath : Marc Pickering
  • Brom Van Brunt : Casper Van Dien
  • Le révérend Steenwick : Jeffrey Jones
  • Le juge Samuel Philipse : Richard Griffiths
  • Le docteur Thomas Lancaster : Ian McDiarmid
  • Le notaire James Hardenbrook : Michael Gough
  • Killian : Steven Waddington
  • Le bourgmestre : Christopher Lee
  • Lady Crane : Lisa Marie
  • Peter Van Garrett : Martin Landau

 

4. Critique

Sleepy Hollow est tout d’abord un jouet dans les mains de Burton. Après tous ses essais infructueux pour ramener Superman à l’écran, il a dû voir le projet de Sleepy Hollow comme un don du ciel, une sorte d’exutoire face à son échec.

Ce que ça a donné ? Plutôt quelque chose de beau que bon. Je ne dis pas que le film n’est pas efficace, mais plutôt que son argument principal est sa beauté impressionnante et non son scénario. La légende de Sleepy Hollow, écrite par Washington Irving, bien qu’excellente, n’était pas nouvelle et Burton ne pouvait sûrement pas compter sur l’histoire comme élément principal, se tournant dès lors vers l’esthétique.

Cependant, l’intrigue est très bien ficelée. Durant tout le film, Burton nous trimbale d’un côté à l’autre sans pourtant résoudre l’énigme et surtout sans nous perdre. L’histoire nous fait découvrir de fond en comble le petit village de Sleepy Hollow. Tous les personnages (magnifiques dans leurs costumes conçus par Colleen Atwood) sont explorés.
Le scénario d’Andrew Kevin Walker explore pleinement le côté sombre de l’esprit humain. Durant son enquête, Crane doit changer complètement sa vision des choses et devra accepter l’inexplicable. Lui qui avait enfoui en lui l’épisode de sa vie qui le fît devenir aussi incrédule et “rationnel”, sera mis face à son passé durant sa lutte pour découvrir le meurtrier.

Le « méchant » n’est pas directement le cavalier fantôme mais plutôt un humain, la sorcière Archer, prouvant ainsi donc que ces meurtres ne sont pas un fruit du mal absolu mais de celui qui l’utilise. Le cavalier sans tête fait même pitié à le voir être manipulé par cette femme aveuglée par la vengeance. On peut faire un lien avec Frankenstein ici, le monstre touchant qui ne contrôle pas ses gestes. Un mélange de détails qui ont certainement tous été pris en compte par Burton qui orchestre tout cela de main de maître.

L’esthétique, quant à elle, sort tout droit du cerveau de notre Burton adoré, sûr et certain. Allant fouiller dans les profondeurs de son enfance (comme d’habitude, mais c’est tellement efficace !) pour peindre ce chef-d’œuvre d’atmosphère.
Fasciné par les films de la Hammer [les Frankenstein et autres Dracula] dans sa jeunesse, il se fit le plus grand des plaisirs de tordre arbres et bâtiments. Quand on voit Ichabod arriver à Sleepy Hollow, on s’aperçoit déjà que ce qui décime le petit village n’est pas une simple histoire. Cette histoire semble beaucoup plus compliquée et quand les premiers personnages entrent en scène, on s’aperçoit aussi qu’ils sont aussi tordus que leur environnement, voire plus. Mais si ce village et ses alentours sont froids et inquiétants, ils sont aussi extrêmement beaux.
Burton travaille sur des éléments d’horreur classiques, celle qui est plus inquiétante et plus belle qu’étonnante ou effrayante.

On y ajoute une brochette d’acteurs tous aussi talentueux que Johnny Depp et Christopher Walken, tout deux des habitués de Burton. Une fois de plus, Depp démontre son talent avec son interprétation, qu’on pourrait qualifier de parfaite, dans le rôle d’Ichabod Crane. À ses côtés, Christina Ricci, Miranda Richardson, Jeffrey Jones (un autre habitué), Michael Gough et plusieurs autres donnent vie aux personnages de Sleepy Hollow de manière très convaincante.

Pour couronner le tout, Danny Elfman se charge de la musique et a su adhérer au film en créant une trame sonore tout à fait envoûtante. Une histoire tordue, un décor tordu… une musique tordue.
Tordue comme Elfman sait si bien le faire. La musique sombre, lugubre et inquiétante et les décors embrumés et gothiques créent une atmosphère tout à fait unique et propre au duo Burton/Elfman. Une harmonie particulière qui fait que le film glisse facilement dans notre esprit.

Alors, ce film est-il une réussite ?
Je dirais qu’il ne passe que comme un souvenir. Il n’est pas vraiment marquant.
On peut en retirer quelque chose mais vraiment si on cherche en profondeur. Néanmoins, ce plongeon dans le passé est très intéressant et encore plus quand on s’intéresse au travail de Burton.
Un très bon film donc mais pas totalement apprécié par tout le monde.
C’est un film à l’écart des autres, un “hors-série”. Différent des autres films et différents des films de Tim Burton. On y découvre un Burton beaucoup plus direct, moins poétique mais toujours aussi efficace.
Sleepy Hollow, c’est un cadeau pour Burton et non pas par Burton.
Personnellement, je vous conseille absolument Sleepy Hollow.

Excellent comme un tableau qu’on admire avant de passer à l’autre.

Il l’a dit :

That’s the type of movie I use to like to watch all the time and it actually made me want to make movies.

C’est le genre de film que j’aimais regarder sans arrêt et qui m’a incité à faire des films.

That’s probably the strongest appeal to the story for me is that you always want to have two good adversaries.

L’attrait le plus fort pour moi dans une histoire est celui de toujours avoir deux bons adversaires.

Ichabod, he’s character that lives basically inside of his head, versus a character with no head!

Ichabod, c’est un personnage qui vit dans sa tête à la base, face à un personnage qui n’a pas de tête!

There’s a certain sort of ambiguiness about the characters that’s kind of great and there’s a lot about these people that you don’t know which is kind of interesting.

Il y a une sorte d’ambiguïté intéressante chez les personnages et il y a aussi une grande part d’eux-mêmes dont on ne sait pas ce qui y est intéressant.

They (the cast) just create an interesting combination.

Ils (la distribution) créent une combinaison intéressante.

My only image of windmills is like from the original Frankenstein the sense where it’s somewhere a symbolical of your mind. Somehow, I’m not quite sure how or why but maybe this sort of spinning quality that represents my mind.

Ma seule image de moulin à vent provient de Frankenstein, dans le sens où elle est quelque part symbolique dans ton esprit. D’une certaine façon, je ne suis pas sûr comment ou pourquoi, mais c’est peut-être cette rotation du moulin à vent qui représente mon esprit.

I think that’s the power of horror movies is that they hit you on an emotional level.

Je crois que le pouvoir des films d’horreur c’est qu’ils te frappent au niveau émotionnel.

 

5. Anecdotes

Le rôle du Cavalier Sans Tête est joué par Christopher Walken mais il est doublé par Ray Park lorsque celui-ci n’a pas de tête et par Rob Inch lorsque que Christopher Walken devait monter à cheval. Ray Park a entre autres, joué dans Star War : Épisode I et X-Men.

Johnny Depp, qui adore se grimer pour entrer dans un personnage, voulait mettre des prothèses pour allonger ses doigts, ses oreilles et son nez pour correspondre au Ichabod Crane de la nouvelle Washington Irving. Finalement il n’aura rien de tout ça dans Sleepy Hollow mais dans Dark Shadows, il arborera ses fameux doigts crochus et oreilles pointues pour le rôle du vampire Barnabas Collins.

Tim Burton a voulu rendre hommage avec ce film, aux Studios de la Hammer qu’il adorait tant étant petit et qui a récemment reprit du service en produisant La Dame en Noir de James Watkins.

Francis Ford Coppola, grand maître de l’épouvante, a été producteur exécutif du film.

La musique de Sleepy Hollow est en réalité composée de la même mélodie (d’une dizaine de secondes) répétée 196 fois environ. Le spectateur ne s’en aperçoit pas à la première écoute, la mélodie pouvant être jouée par plusieurs instruments différents.

Le cheval du personnage d’Ichabod Crane, nommé Poudre à Canon (ou Gunpowder en version originale) dans le film, était destiné âgé et destiné à l’abattoir après le tournage. De son vrai nom Goldeneye, il fut finalement adopté par Johnny Depp, qui refusait de voir mourir son partenaire à l’écran.

 

6. Nominations & Récompenses

  • Oscars 2000
    • Meilleurs décors (Rick Heinrichs, Peter Young)
    • Meilleurs costumes (Colleen Atwood)
    • Meilleure photographie (Emmanuel Lubezki)
  • Satellite Awards 2000
    • Meilleure direction artistique (Rick Heinrichs, Ken Court, John Dexter, Andy Nicholson, Leslie Tomkins)
    • Meilleure photographie (Emmanuel Lubezki)
    • Meilleurs costumes (Colleen Atwood)
    • Meilleure bande originale (Danny Elfman)
    • Meilleur son (Gary Alper, Skip Lievsay)
    • Meilleur montage (Chris Lebenzon )
    • Meilleure performance dans une comédie ou une comédie musicale (Johnny Depp)
    • Meilleurs effets spéciaux (Jim Mitchell, Joss Williams)
  • Academy of Science Fiction, Fantasy & Horror Films 2000
    • Meilleure actrice (Christina Ricci)
    • Meilleure musique (Danny Elfman)
  • Art Directors Guild 2000 : Prix d’excellence pour la direction artistique (Rick Heinrichs et les directeurs artistiques)
  • BAFTA Awards 2000
    • Meilleurs costumes (Colleen Atwood)
    • Meilleure direction artistique (Rick Heinrichs)
    • Meilleurs effets spéciaux (Jim Mitchell, Kevin Yagher, Joss Williams, Paddy Eason)
  • BMI Film & TV Awards 2000 : BMI Film Music Award pour Danny Elfman
  • Blockbuster Entertainment Awards
    • Meilleur acteur dans un film d’horreur (Johnny Depp)
    • Meilleure actrice dans un film d’horreur (Christina Ricci)
    • Meilleure actrice secondaire dans un film d’horreur (Miranda Richardson)
  • Boston Society Of Film Critics Awards 1999 : Meilleure photographie (Emmanuel Lubezki)
  • Costume Designers Guild Awards 2000 : Prix d’excellence pour les costumes – film d’époque/fantastique (Colleen Atwood)
  • Hollywood Makeup Artist and Hair Stylist Guild Awards 2000 : Meilleur maquillage (Kevin Yagher, Peter Owen, Liz Tagg, Paul Gooch )
  • Las Vegas Film Critics Society Awards 2000 : Meilleure direction artistique (Rick Heinrichs)
  • Los Angeles Film Critics Association Awards 2000 : Meilleure direction artistique (Rick Heinrichs)
  • Online Film Critics Society Awards 2000 : Meilleure photographie (Emmanuel Lubezki)
  • Santa Fe Film Critics Circle Awards 2000 : Meilleure photographie (Emmanuel Lubezki)