1. Synopsis 

Homme enfant sans souci, Pee Wee mène un train de vie idyllique dans sa maison remplie de jouets et de farces et attrapes. Mais le quotidien de ce personnage haut en couleurs va basculer le jour où sa bicyclette, qu’il chérit par-dessus tout, est mystérieusement volée. Pour la retrouver, Pee Wee s’embarque dans une quête folle à travers les Etats-Unis. Lors de ce périple, il croisera le chemin de personnages étranges et surprenants, voyageant des plaines Californiennes jusqu’aux studios même de la Warner.

Bande annonce :
 

2. Fiche Technique

  • Titre original : Pee-Wee’s Big Adventure
  • Titre français : Pee-Wee Big Adventure
  • Année : 1985
  • Date de sortie : 26 juillet 1985 (USA), 3 juin 1987 (France)
  • Durée : 90 minutes
  • Genre : Comédie, aventure
  • Réalisation : Tim Burton
  • Scénario : Phil Hartman, Paul Reubens et Michael Varhol
  • Musique : Danny Elfman
  • Producteurs : Richard Gilbert Abramson, Robert Shapiro, Paul Reubens
  • Société de production : Warner Bros Pictures & Aspen Film Society
  • Société de distribution : Warner Bros Entertainment
  • Directeur de la photographie : Victor J. Kemper
  • Direction artistique : David L. Snyder
  • Création des décors : Dennis Gassner
  • Décorateur de plateau : Nancy Haigh
  • Costumes : Aggie Guerard Rodgers
  • Montage : Billy Weber
  • Casting : Wallis Nicita
  • Producteur exécutif : William E. McEuen
  • Lieux de tournage : En Californie : Cabazon, Pomona, Burbank, Santa Monica, South Pasadena, Newhall, Los Angeles, Glendale – Au Texas : San Antonio
  • Pays d’origine : États-Unis
  • Langue : Anglais
  • Format : couleur – Dolby – 35 mm
  • Public : PG
  • Budget : 7 000 000 $ US
  • Recettes : USA – 40 940 662 $ US / France – 247 815 entrées

 

3. Casting

  • Pee-Wee Herman : Paul Reubens
  • Francis : Mark Holton
  • Simone : Diane Salinger
  • Micky : Judd Omen
  • Chuck : Daryl Roach
  • Dottie : Elizabeth Daily
  • Tina : Jan Hooks
  • Large Marge : Alice Nunn
  • Andy : Jason Hervey
  • Pee-Wee au cinéma : James Brolin
  • Dottie au cinéma : Morgan Fairchild
  • Terry Hawthorne : Tony Bill
  • Le journaliste : Phil Hartman
  • Mr Crowtray : Irving Hellman
  • Mario : Monte Landis
  • Chip : Damon Martin
  • Chuck : Daryl Keith Roach
  • Mr Buxton : Ed Herlihy
  • Kevin Morton : Jason Hervey
  • Maître d’hôtel : Toru Tanaka Jr.
  • Madame Ruby : Erica Yohn
  • Le premier Biker : Chester Grimes
  • Le second Biker : Luis Contreras
  • Le troisième Biker : Lonnie Parkinson
  • Le quatrième Biker : Howard Hirdler
  • La mère Biker : Cassandra Peterson
  • Un voyou dans une ruelle : Tim Burton
 

4. Analyse

Premier long métrage de Tim Burton, Pee-Wee’s Big Adventure comporte déjà tous les thèmes chers à son réalisateur. L’histoire de ce personnage autant excentrique que refermé sur lui-même, fait penser à celle de Burton. Lorsque Pee-Wee traverse les studios Warner Bros à la fin du film, c’est un clin d’œil au quotidien du réalisateur autant qu’à ce qu’il aime (Godzilla, Twisted Sisters …).

Pee-Wee Herman, personnage créé et interprété par Paul Reubens, humoriste américain, ne veut pas grandir. Il vit seul avec tous ses jouets d’enfant. Tout va bien jusqu’au jour où sa sacro-saint bicyclette disparaît. Pee-Wee va alors sortir de sa bulle protectrice et affronter le monde afin de retrouver son voleur de bicyclette.

Le scénario simple mais efficace, permet à Tim Burton de filmer des scènes plus grotesques les unes que les autres sous forme de road trip à travers les Etat-Unis. Les personnages que va croiser Pee-Wee sont attachants et effrayants mais ne laissent jamais indemne.

Après plusieurs courts-métrages, Tim Burton mélange enfin l’animation image par image à des prises de vues réelles. La stop-motion accentue le côté surréaliste de certaines scènes comme celle de Large Marge ou des cauchemars de Pee-Wee. Aussi coloré soit-il, le film comporte son lot de clowns méchants, de dinosaures cauchemardesques, de voyantes peu scrupuleuses et de voisins diaboliques.

Au final, Pee-Wee’s Big Adventure est une ode à la différence et au refus d’une certaine société autoritaire comme ce sera le cas dans les futurs films de Tim Burton.

 

5. Critiques

Les Inrockuptibles par Jean-Marc Lalanne, le 03 juin 1987 :

Lorsque Pee-Wee’s Big Adventure apparaît sur les écrans américains en 1985, ce n’est pas du tout un film d’auteur. Ou plutôt son auteur n’est pas du tout celui qui en signe la mise en scène, un dénommé Tim Burton, qui avait tourné jusque-là un court métrage culte mais peu vu (Frankenweenie). Le véritable maître d’œuvre du film est Paul Reubens, idole des enfants américains pour son show sur HBO et dont le film était une sorte d’appendice cinématographique. Dès le second film de Burton, Beetlejuice, il devenait évident que Pee-Wee…était aussi la première pierre de l’édifice auteuriste burtonien. De la musique de Danny Elfman à la représentation du monde comme un vast  Luna Park, l’essentiel du cinéaste était déjà en place et le film bénéficie de la parfaite congruence entre l’univers du showman dont il est le véhicule (Pee-Wee, l’enfant-adulte capricieux et fantasque) et celui du réalisateur choisi pour l’illustrer. Le scénario, construit sur un canevas de road-movie à la poursuite d’un vélo volé, offre à Reubens l’opportunité de laisser libre cours à son burlesque régressif, sa méchanceté à peine masquée, et aussi un imaginaire sexuel pour le moins torturé (phobique, il fuit la jeune fille qui lui fait des avances, se travestit à la moindre occasion…). Burton construit autour de ce personnage mi-charmeur mi-inquiétant un monde fait de micromachineries, où la moindre préparation d’un petit déjeuner prend des allures d’une scène de chaîne d’assemblage dans Les Temps modernes. Inventions inutiles, gadgets sophistiqués au service de pas grand-chose, culte du mécanique au profit du vivant, tout Burton est là mais sans les mille effets numériques de Charlie et la Chocolaterie, dans une version de Charlie et la Chocolaterie, dans une version encore artisanale, qui sied mieux à sa poétique de cinéphile amoureux de Corman et Cocteau. On sait depuis que la fortune télévisuelle de Pee-Wee fut pulvérisée par un fait divers (en 1991, la police arrête Paul Reubens alors qu’il se masturbe dans un cinéma). Mais Tim Burton lui offrira l’occasion d’une belle revanche : dans Batman Return  (1992), il interprète avec un sadisme raffiné un père infanticide.

Mad Movies par Gilles Esposito :

Ce premier long métrage impose ainsi le mélange inédit de distanciation et de féerie qui caractérise Burton.

 

6. Anecdotes

Pee-Wee Herman est un personnage inventé et incarné par Paul Reubens au début des années 80 pour la télévision. Son personnage devient rapidement une star incontournable du petit écran. L’émission pour enfants animée par Paul Reubens intitulée Pee-Wee’s Play House était autant regardée par les petits que les grands.

Une suite au premier film de Tim Burton a vu le jour en 1988. Big Top Pee-Wee a été réalisé par Randal Kleiser avec toujours Paul Reubens dans le rôle titre.

En juin 2010, la rumeur d’un troisième film est lancée, 25 ans après le premier. Le producteur Judd Apatow voulait en effet voir une nouvelle fois Paul Reubens endosser les habits de Pee-Wee Herman pour le cinéma. Le projet s’est concrétisé pour Netflix en 2016.

 

7. Citations

“Sur Pee Wee, j’ai obtenu les pires critiques qui soient. Tout le monde était quasi d’accord pour dire que c’était un des plus mauvais films de l’année. Aujourd’hui, parmi ces mêmes personnes, il y en a quelques unes qui ont changé radicalement d’avis. C’est effrayant, ces retournements. Ça me fait plus peur que n’importe quel film d’horreur.”

— Tim Burton, L’Événement du Jeudi, 10 au 16 février 2000.

“Quand on a réalisé un film perçu comme une mauvaise comédie, on reçoit énormément de scripts de mauvaises comédies”, se plaint Tim Burton après l’expérience Pee-Wee.”

— Tim Burton, “Les grands cinéastes: Tim Burton” par Aurélien Ferenczi, édition Cahiers du Cinéma, 2008, p. 24.

 

8. Nominations

  • Young Artist Awards 1986 : Meilleure comédie
  • TV Land Awards 2008 : Meilleure séquence de danse (Tequila)