
Entretien avec David Willer
David Willer a réalisé en 2022 un premier court-métrage en stop-motion Edgar, inspiré de l’univers de Tim Burton. Il prépare actuellement son nouveau projet de court-métrage inspiré de sa rencontre avec Tim Burton lui-même : Une Rencontre Inattendue. David a répondu à nos questions à l’occasion de nos 25 ans.
Je m’appelle David Willer, je suis acteur, scénariste et réalisateur au sein d’Heartwood Production.
Quand as-tu découvert l’univers de Tim Burton et comment ?
Très jeune, je ne saurai dire l’âge que j’avais. C’était en foyer, y ayant vécu plusieurs années. Un jour je suis tombé sur l’un de ses films et depuis, cet univers ne me lâche plus. C’est d’ailleurs grâce à ce réalisateur que j’ai pu m’évader de ce quotidien pesant.
Peux-tu nous parler de ta rencontre avec Tim Burton ?
Je venais tout juste de finir la réalisation de mon premier film d’animation en stop-motion Edgar qui relate les aventures d’un jeune vampire en marge, se nourrissant d’amour, quand j’ai appris que Tim Burton allait recevoir le prix Lumière. J’ai donc contacté Thierry Fremaux qui a eu la gentillesse de me faire participer à la conférence de presse et j’ai pu rencontrer Tim Burton juste après. J’ai échangé quelques mots avec lui et je lui ai remis mon premier film en stop-motion. Tim Burton semblait touché par ce geste.

Qu’est-ce qui t’a motivé à te lancer dans la stop-motion ?
Tim Burton, déjà ! Son premier film était également en stop-motion Vincent mais aussi le fait que je ne voyais pas une autre manière aussi poétique que d’amener ce premier film. La stop-motion a quelque chose de magique je trouve et notre imaginaire est notre seule limite dans cette création. Pour mon deuxième film en cours Une Rencontre Inattendue, je souhaitais garder cette technique pour les mêmes raisons. Revenir sur l’histoire de ce petit garçon qui rêve de faire des films comme Tim Burton me semblait adéquat pour garder cette magie.
Quelles sont les difficultés que tu rencontres sur un projet en stop-motion en France ?
Je ne sais pas si cela est vraiment lié au pays, mais le financement déjà ! Un film en stop-motion coûte très cher. C’est parfois difficile de trouver les fonds nécessaires. En second je dirais peut-être le style de film. Sur Edgar nous avions quelque chose de très spécifique, de très Burtonien que ce soit sur les éclairages fait par Patrick Godde que l’ambiance elle-même. Ne serait-ce qu’en festival (à part deux en France), les 41 prix qu’a reçu Edgar ont été reçus à l’étranger notamment dans les pays anglophones, peut-être plus propice à voir ce genre de film. Malgré cela il a quand même été éligible au César en 2024 ce qui en fait déjà une très belle visibilité en France.

A quel point es-tu impliqué dans la réalisation de tes court-métrages?
Pour Edgar, j’avais écrit, réalisé, animé, fait les marionnettes et les décors et même prêté ma voix au personnage principal. Pour ce nouveau film, j’ai délégué sur les décors et une partie des marionnettes. Je serai néanmoins toujours à l’animation, à la réalisation et au scénario. Je prête ma voix à un personnage qui a seulement deux phrases dans le film. Pour le reste, comme les VFX, les bruitages, la B.O du film etc. je laisse ça à ceux qui savent le faire.



Quel a été ton processus pour le choix des comédiens de doublage de ton prochain court-métrage ?
Pour ce deuxième dont Tim-Burton.net est partenaire, les voix comme celle de Bruno Solo, Richard Darbois ont été une évidence. J’avais déjà travaillé avec eux sur mon dernier film. Pour Clovis Cornillac, Céline Monsarrat, Bruno Choel, cela s’est fait un peu plus sur le tard. J’ai écouté leur façon de parler, écouter leur façon d’interpréter tels ou tels rôles… C’est un processus parfois long. Pour les voix anglaise de Samantha Bond et Kevin McNally, j’ai écouté énormément de voix anglaise et les leur convenait parfaitement à ma recherche.


Est-ce que tu as d’autres rêves/projets que tu veux réaliser ?
Oui des rêves j’en ai pleins et je pense qu’il ne faut jamais cesser d’en avoir.
J’adorerai travailler avec certains acteurs et actrices comme Eva Green, Johnny Depp ou encore Colin Farrell si nous parlons de rêve sur le long terme. J’aimerai également réaliser mon premier long métrage. Si je devais avoir un rêve maintenant ce serai que sur le film sur lequel je travail, Tim Burton lui-même, accepte de prêter sa propre voix à son personnage comme la fait le journaliste Didier Allouch dans ce film.
Je finirai cet entretien par dire que malgré tous ces rêves qui ont le temps de se réaliser, j’en vie un actuellement. J’ai la chance de travailler avec de très grands acteurs et actrices reconnus et ça c’est déjà un rêve !


Un grand merci à David pour avoir partagé son expérience avec nous. Nous avons hâte de découvrir le court-métrage finalisé !